Le seul et vrai fruit
Dans les vers d’Omar Khayyam postés hier, il y en avait un qui traitait brièvement et vivement de l’importance du souffle. Quelques universitaires ont suggéré que ce n’est qu’après que le Soufisme ait atteint l’Inde et ait rencontré les traditions yogiques du pranayama que les Soufis ont développé un intérêt pour ce sujet, un thème que Hazrat Inayat aborde effectivement très attentivement dans la section Pasi Anfas des Gathas et ailleurs, mais ce n’est évidemment pas le cas. Khwaja Moinuiddin Chishti, considéré comme ayant apporté le soufisme dans le sous-continent, n’était même pas né quand Omar Khayyam a quitté sa poussière pour se mêler à la terre, et n’importe quelle personne ayant éveillé sa vie intérieure, quelle que soit la tradition ou la non tradition, aurez reconnu la vérité que notre souffle est central pour l’expérience spirituelle.
Une caractéristique miraculeuse de la respiration est que, dans ce simple courant, le volontaire et l’involontaire se rencontrent. Dans un sens physique, nous pouvons modifier le rythme de notre souffle et le faire pendant un certain temps, mais nous ne pouvons pas dominer la puissance divine qui coule dans notre souffle et nous relie à toute vie. Quiconque voulant comprendre le jeu mystérieux de la volonté, humain et divin, pourrait trouver tout ce dont il/elle a besoin dans une étude approfondie de la respiration.
Tout ce que nous accomplissons dans la vie est par le biais de la respiration. Évidemment, notre parole dépend du souffle, tout comme notre action physique. En étudiant le côté plus profond de la vie, nous découvrons qu’il y a aussi une connexion inéluctable entre le souffle et nos pensées et nos sentiments. En effet, notre souffle est l’émetteur invisible de tout ce que nous pensons et ressentons. Certains, qui sont sensibles, sont conscients de cet effet, mais reconnus ou pas, notre souffle affecte tout notre environnement et atteint beaucoup plus loin que la plupart des gens l’imaginent.
Pour cette raison, les Soufis enseignent la science de placer une pensée sacrée sur le souffle. C’est un moyen de parfumer la respiration, pour ainsi dire, et apporte un merveilleux parfum à l’atmosphère.
Omar Khayyam nous exhorte à «aimer votre doux et cher souffle, le seul et unique fruit de votre vie». Tous les autres «fruits» en découlent, qu’il s’agisse d’une carrière, d’un accomplissement, d’une relation ou d’une œuvre d’art. Les élèves pourraient utiliser cet outil comme un outil simple mais puissant pour les aider dans leur parcours. À chaque respiration – ou du moins aussi souvent qu’on puisse se rappeler la tâche – de se demander: « Avec ce souffle, quel fruit j’offre?
Avec ce souffle, quel fruit j’offre?